Mon séjour à Milan s’est décidé sur un coup de tête. Quelques photos croisées sur le web ont suffit à me décider à aller y faire un tour, sans que je sache vraiment où j’allais mettre les pieds. Un vol low-cost plus tard et je partais à la découverte de la deuxième ville d’Italie (en nombre d’habitants), en plein milieu de la Lombardie. Est-ce que Milan ressemblait à ce à quoi je m’attendais ? Complètement. Ce qui m’a même surpris, c’est d’y débarquer et de ne pas être dépaysé. Milan n’a rien de très différent d’une ville française ou espagnole et force est de reconnaître que le décor n’a rien de déroutant. Mais Milan n’en a pas moins ses spécificités qui en font une destination de choix, au moins pour quelques jours.
Visiter son Duomo
Le Duomo, ou Dôme de Milan, voire cathédrale de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge si vous tenez au nom complet, est un incontournable. C’est ce qu’on voit en premier quand on recherche des informations sur Milan et c’est ce qui m’a décidé à y aller. C’est la troisième plus grande église du monde, après la basilique Saint Pierre et la Cathédrale de Séville, et sans doute la visite principale à faire quand on se trouve à Milan. Outre sa taille, ses nombreux ornements, statues et reliques (on y trouve rien de moins qu’un des clous de la croix du Christ !), un des attraits du Duomo, c’est la possibilité de grimper sur ses toits, une facette des cathédrales qu’on a rarement l’occasion de découvrir.
Le problème, comme pour tout édifice d’exception, c’est le monde. A toute heure du jour, une file décourageante attend patiemment sur la place du Duomo afin de pénétrer à l’intérieur. En été, c’est même pire puisque l’attente se fait sous un soleil de plomb, sans rien pour apporter un peu d’ombre, parfois pendant plus d’une heure. Pour peu qu’on ait des enfants avec soi, ça peut vite vous donner un petit aperçu de l’enfer sur Terre. L’accès se fait un peu à la carte puisque on paye en fonction de ce qu’on veut voir (il faut compter 13 euros pour le billet complet) et, comme partout, on peut aussi opter pour le billet coupe-file, qui coûte le double du prix (25 euros pour la totale).
Bien que ce soit un peu contraire à mes idéaux, j’ai pris pour la première fois un billet coupe-file. Et, effectivement, j’ai pu atteindre les hauts du Duomo sans attendre. Notez que ce n’est pas toujours le cas : quand je suis repassé sur la place le lendemain, à midi, il y avait la file à la caisse coupe-file et à l’accès de l’ascenseur. Si l’attente était sans doute plus courte qu’à l’entrée régulière, ça doit quand même être un peu rageant de payer 25 euros et de devoir quand même faire la file. Heureusement, on peut rentabiliser son ticket au maximum, pour peu qu’on reste plusieurs jours à Milan, puisque le fast track a une validité de 72 heures. Comme je n’avais pas tout vu la première fois, j’ai pu revenir deux jours plus tard et compléter ma visite. Un vrai luxe !
Le ticket coupe-file donne bien sûr accès au sommet du Duomo en ascenseur (la montée par les escaliers doit être un sport en soi) et permet de faire le tour de la moitié de la Cathédrale, d’observer ses statues et ses gargouilles de plus près, de baisser les yeux sur la place, en contrebas, ou d’admirer la silhouette de la ville. C’est ce que j’ai préféré de la visite (on se prend presque pour Quasimodo), même si l’intérieur de la cathédrale, sa crypte et ses souterrains valent aussi le coup d’oeil. Plus anecdotique, le musée du Duomo qui se trouve dans un autre bâtiment, complète la visite en offrant une vue sur les coulisses d’une cathédrale, entre réparations et préservations. S’il n’est pas inintéressant, je doute que j’aurais payé exprès pour le voir.
Traverser la galerie Victor Emmanuel II
Presqu’autant photographiée que le Duomo, la Galleria Vittorio Emanuele II est située juste à côté du Dôme, à quelques mètres à peine. Cette galerie commerçante abrite toute une série de magasins hors de prix (et également un Burger King) dans un vaste espace de style néo-classique, tendance baroque. Entre l’arc de triomphe qui en forme l’entrée, la coupole de verre et d’acier qui en recouvre le centre et les mosaïques qui en constituent son sol, on oublie vite la vraie fonction de cette galerie.
C’est une fois de plus un passage obligé pour tous les touristes, qui en profitent d’ailleurs pour se plier à une tradition sortie de je-ne-sais où : poser son talon sur les testicules du taureau représenté dans l’une des mosaïques et tourner trois fois sur soi-même. D’après ce que j’ai compris, on verrait ainsi son vœu exaucé. En attendant, tellement de gens se sont prêtés au jeu qu’un creux s’est formé à l’endroit des parties génitales du taureau…
Entrer dans ses mille et un clochers
Parce qu’il n’y a pas que le Duomo à Milan ! Si la cathédrale mettait la barre très haut, je n’ai pas été déçu par les autres églises dans lesquelles je suis entré. Il y en a partout et elles ont le don de venir se placer sur votre chemin, de façon parfaitement inattendue. Et même si vous n’aviez pas prévu d’entrer à l’intérieur, il est difficile de résister à la tentation une fois qu’on se trouve à proximité. C’est comme ça que je me suis retrouvé à attendre devant l’Église Santa Maria del Carmine qu’elle veuille bien ouvrir, mais ça vaut pour tous les clochers. Les églises, basiliques et autres chapelles de Milan sont magnifiques, agrémentées de peintures ou sculptures parfois extravagantes, et même si on est complétement hermétique à la religion, on y trouve forcément un intérêt. Chacune vaut qu’on en pousse la porte.
Parmi celles-ci, on trouve bien sûr la Basilique Sainte Ambroise en bonne place. Exemple d’architecture romane, c’est l’une des plus anciennes églises de la ville. A l’écart du centre-ville, avec sa paisible cour, elle tranche avec la foule et l’agitation qui règnent autour du Duomo. L’intérieur est certes beaucoup moins impressionnant, même si plusieurs de ses alcôves avaient l’air à tomber par terre – mais il faut malheureusement payer pour y accéder, tout comme la crypte.
Je retiens aussi l’église Santa Maria presso San Satiro (église de Saint Satyre) et son chœur en trompe-l’œil, assez incongru, ou le Temple di San Sebastiano, un modeste dôme en apparence mais qui coupe le souffle une fois un l’intérieur. Dans les deux cas, la visite est gratuite et permettra de mettre en perspective votre visite du Duomo si vous y allez ensuite.
Je ne parlerais pas de l’église Santa Maria delle Grazie, dans laquelle est abrité La Cène, célèbre tableau de Léonard de Vinci représentant le dernier repas du Christ. Même en m’y prenant des semaines à l’avance, je n’ai pas su avoir de billets pour y entrer et l’église en elle-même n’était pas accessible les deux fois où je suis passé à côté.
Dernière précision : on n’entre pas dans une église en Italie comme dans un moulin. Il faudra vous couvrir les jambes si vos genoux sont apparents et couvrir vos épaules. Le Duomo vends même des capes en plastique que vous n’aurez d’autre choix que d’acheter si vous n’avez rien de mieux sous la main.
Découvrir la ville en tram
Milan est une ville qui se découvre très bien à pied, ses attractions principales étant toutes à distance de marche. J’ai quand même utilisé les transports en commun et je les ai trouvé très pratiques. Le métro est relativement peu cher et avec une bonne fréquence – je n’ai jamais attendu plus d’une minute pour un métro. Si comme moi vous ne savez pas à combien de reprise vous allez le prendre, optez pour le ticket de 10 trajets, c’est vite rentabilisé. Si, au contraire, vous savez que vous allez faire plus de 3 trajets dans la journée, le ticket journalier sera votre meilleur ami.
Mais s’enfermer dans le métro est toujours un peu dommage dans une ville comme Milan. Heureusement, il y a le tramway. Je cherchais une ligne de tramway pour découvrir Milan, la fameuse ligne 20, mais j’ai appris à mes dépens qu’elle n’existait plus et qu’elle avait été remplacée par un tram touristique à 15 euros le trajet. Dommage. Du coup, j’ai sauté à bord de la ligne 1, la plus ancienne ligne de tramway sur laquelle circule encore les anciennes voitures de tram, tout en bois, et qui va du Château de Milan à la gare centrale, en passant à proximité du Duomo et de la Scala.
C’est en fait quasiment la seule ligne de tramway que j’ai pris durant mon séjour à Milan (l’autre étant celle pour aller dans le quartier de Navigli), tant j’ai eu du mal à trouver le trajet des lignes. Ni les plans de la ville, ni les plans des transports en commun ne semblent les connaître et même Google Maps m’a laissé en rade.
Observer les chats au Château des Sforza
L’un de mes premiers arrêts lors de mon arrivée à Milan, le Château des Sforza est une étonnante forteresse du 14e siècle, rebâtie à plusieurs reprises. Il en reste un vrai château parfaitement conservé, avec ses douves et ses hautes murailles. On entre librement dans la cour par l’une de ses quatre portes, cour qui accueille parfois l’un ou l’autre événement. Le château renferme lui une demi-douzaine de musées en ses murs mais j’avoue qu’aucun d’eux ne m’a vraiment décidé à payer pour le visiter.
Entre le Musée des Arts décoratifs ou le Musée des Instruments de musique, peut-être trouverez-vous votre bonheur. La seule chose qui a failli me faire pousser la porte de l’un d’eux, c’était la dernière sculpture de Michel-Ange, restée inachevée. Mais j’ai finalement passé plus de temps à observer les chats qui s’abritaient du soleil à l’ombre des douves.
Du coup, je conseille le passage dans le Château de Milan non pas pour découvrir ses musées, mais plutôt pour profiter du décor avant d’aller se promener dans le Parc Sempione, qui s’ouvre dans le prolongement. Un endroit où il fait bon respirer à l’écart de la foule du centre-ville, et dans lequel on retrouve notamment la tour Branca, du haut de laquelle on aurait une vue à 360° sur la ville (mais l’accès est a priori un peu cher). Enfin, de l’autre côté du parc vous attend l’Arco della Pace, un Arc de Triomphe commandé à l’origine par Napoléon, mais qui n’a finalement été finalisé qu’après sa destitution, ce qui lui vaut son nom d’Arche de la Paix.
Au delà de ces cinq endroits à voir absolument à Milan, la ville a aussi d’autres choses à proposer, mais c’est selon moi l’essentiel pour en profiter un maximum en peu de temps. S’il vous reste encore de la place dans votre planning, n’hésitez pas, depuis l’Arche de la Paix, à traverser le quartier chinois, ce qui devrait vous conduire aux portes du cimetière Monumentale, un des plus grands et des plus beaux cimetières que j’ai vu. Du bâtiment qui en forme l’entrée à ses nombreuses tombes, on navigue entre architecture de haut vol et sculptures en tous genres. Sans y passer une journée entière, ce serait dommage de passer à côté.
Et vous, y a-t-il d’autres lieux qui vous ont marqué à Milan ?
Hello !
Malheureusement, j’ai pas eu l’opportunité de visiter Milan mais il n’est jamais trop tard ! J’ai d’abord envie de voir Florence mais Milan sera juste après, tes photos donnent très envie 😉
Merci pour ton commentaire, Line. Florence m’attire beaucoup également, j’espère pouvoir y aller un jour !