J’aurais pu intituler cet article « Que faire à Mont-Tremblant quand on n’a aucune envie de skier » mais les skieurs se seraient sentis exclus alors que les activités décrites ci-dessous peuvent tout aussi bien les intéresser. Le fait est que Mont-Tremblant est la seule station de ski dans laquelle j’aurais mis les pieds durant les quelques mois où j’aurais habité au Québec. Étonnant pour un pays où il y autant de neige ? Pas vraiment. Je n’aime pas skier, alors pourquoi est-ce que je serai allé dans une station de ski ?
Si cette question, vous vous la posez aussi, alors ce qui va suivre devrait vous intéresser. D’abord, sachez que Mont-Tremblant est facilement accessible en bus au départ de Montréal. Ce n’est pas très pratique si vous prenez vos propres skis ou votre propre traineau (avec les chiens), mais avec une simple valise, ça passe très bien.
J’ai pris la direction de Mont-Tremblant un 22 décembre, avec la ferme intention d’y passer les fêtes. La préparation de mon séjour ne s’était pas faite sans mal, la neige tardant à arriver (un comble !) mais une fois dans le bus, j’avais bien confirmation que j’allais passer Noël sous la neige. J’étais donc parfaitement serein, mais ça ne m’a pas empêché d’être un peu déstabilisé à mon arrivée dans la station. Si le village qui précède est tout à fait normal, la station en elle-même parait très artificielle. Je l’ai comparé à Disneyland par le passé et c’est tout à fait ça. Entre les maisons colorées et la neige, on se croirait presque dans un décor de carton pâte. Néanmoins, il ne faut pas s’arrêter aux apparences et la neige est bien réelle, tout comme les nombreux visiteurs qui se pressent au centre d’informations, à l’entrée du Mont. Alors, par quoi on commence ?
Le cabriolet
Vous vous imaginez déjà au volant d’un bolide rouge, les cheveux au vent ? C’est presque ça, mais vous pouvez oublier le volant. Le cabriolet est une remontée mécanique qui démarre à la Place des Voyageurs et qui vous dépose directement à la Croisée des Chemins, au pied des pistes. Le but premier est bien sûr d’éviter à ceux qui viennent avec leur attirail d’avoir à traverser les rues piétonnes en portant leur lourd fardeau.
Si ce n’est donc pas indispensable pour les autres, il faut avouer que ça remplit fort bien son rôle d’attraction et que la balade dans les airs permet d’avoir une jolie vue panoramique sur des bâtiments qui forment le village et sur le paysage environnant. De mémoire, c’est gratuit, alors ne vous privez pas.
Monter au sommet
Au pied de la montagne, vous ressentirez peut-être l’envie irrésistible de monter au sommet pour mettre à l’épreuve votre « moi » profond. C’est l’appel de la montagne. Vous ne voulez peut-être pas skier, mais rien ne vous empêche d’emprunter les télécabines pour y répondre (note au voyageur : écouter ses pulsions de temps en temps, ça ne fait pas de mal).
A côté des forfaits, des pass pour une journée ou une demi-journée, Tremblant propose en effet un billet piéton à environ 17$. Valable pour une montée et une descente, il permet d’atteindre le sommet pour le parcourir à pied ou en raquettes (si vous êtes équipés). L’ambiance là-haut change radicalement du village. Le calme est surprenant, seulement marqué par les discussions entre skieurs et le bruit des skis qui glissent sur la neige. Le brouillard englobe le sommet et donne l’impression d’être isolé du monde.
Comme il fait bien plus froid là-haut, j’ai profité de la présence du restaurant d’altitude pour me réchauffer à l’intérieur en compagnie d’un chocolat chaud avant de redescendre. Par temps clair, l’aller-retour en télécabine permet en plus d’avoir une vue magnifique sur la région des Laurentides, des skieurs filant à toute vitesse sous vos pieds.
Droit à la Source
Si vous avez des enfants à amuser, qu’il pleut dehors ou si vous avez simplement besoin de vous détendre, la Source est l’aquaclub qu’il vous faut. Même si le prix est un peu élevé (plus de 15$ pour trois heures), le lieu offre une parenthèse de zenitude à travers un centre d’exercices et un espace aquatique comportant plusieurs bassins à l’eau plus ou moins chaude. Personnellement, ce sont surtout les bassins extérieurs qui m’ont marqué. Sortir par moins 20°C, voir la neige autour de soi et entrer à toute vitesse dans une piscine pour se mettre au chaud, c’était une première pour moi. A essayer pour tous les amateurs de neige et d’eau brûlante.
Attention, si je n’ai pas eu à faire face à la foule à l’approche des fêtes de Noël, certains avis laissent penser qu’en haute saison, l’endroit peut être très fréquenté, ce qui rend l’expérience bien moins agréable. Dans ce cas, peut-être faut-il alors préférer une solution comme le Spa Scandinave (il n’est par contre pas directement dans Mont-Tremblant).
Des activités hivernales
Se promener en raquettes, en motoneige, faire de l’escalade ou pêcher sur glace, voici quelques-unes des activités disponibles aux alentours de Tremblant. Pour trouver celle qui vous convient, le Centre d’Activités est un passage obligé, qui vous permettra d’aplanir la moindre difficulté. J’en ai déjà parlé, c’est par ce biais que j’ai pu trouver mon activité de traineau à chiens et filer à toute vitesse à travers les chemins boisés des Laurentides. Une expérienc dont je me souviendrais sans doute toute ma vie…
Au fond de l’assiette
Je ne me suis pas privé par le passé pour chanter les louanges de la Crêperie Catherine, une des meilleures crêperie que j’ai eu l’occasion de tester au Québec. A vrai dire, les cinq ou six restaurants auxquels je suis allé durant mon séjour à Mont-Tremblant m’ont tous donné entière satisfaction, ce qui prouve que la barre y est haute en termes de gastronomie. Il y en a d’ailleurs pour tous les prix, et c’est sans doute ça qui guidera votre choix.
Si je ne devais en retenir qu’un, ce serait sans doute l’excellent restaurant Thaïlandais du nom de O Wok. De taille réduite, au menu relativement simple, O Wok possède un des meilleurs Pad Thaï que j’ai jamais mangé, sinon LE meilleur. Une adresse à privilégier le midi. De manière générale, j’ai trouvé que les restaurants se remplissaient bien plus vite le soir, donc n’hésitez pas à réserver.
En bon village artificiel, Mont-Tremblant accueille des animations et des événements ponctuels qui sont autant de moyens de s’occuper. Je ne sais pas s’il en va de même le reste de l’année, mais en hiver, c’est très joyeux. De la musique raisonne dans les rues, les maisons du Vieux-Tremblant recouvertes de neiges font leur petit effet… Je dois avoir arpenté jusqu’au dernier pied carré du village tant il était agréable de déambuler dans ses moindres recoins.
A la nuit tombée, avec les lumières de Noël qui s’allument un peu partout, Mont-Tremblant gagne même en magie. Le retour sur la Place des Voyageurs est accompagné par la musique que joue une maisonnette proposant de la tire sur neige… une dernière douceur pour finir le séjour en beauté. Preuve qu’on peut facilement se priver de ski, non ?
Infos pratiques
Où dormir à Mont-Tremblant ? S’il y a bien sûr des hôtels sur place, ils ne sont pas à la portée de toutes les bourses, en particulier en haute saison. De mon côté, je me suis donc rabattu sur l’auberge de jeunesse, qui se nomme à présent Manitonga Hostel. La chaleur humaine vient compenser le petit manque de confort par rapport à un hôtel, et c’est honnêtement l’une des meilleures auberges de jeunesse dans laquelle j’ai dormi. De plus, pour rejoindre la station, un bus passe régulièrement pour vous emmener jusqu’au pied du village.
Comment aller à Mont-Tremblant ? Depuis Montréal, il suffit d’aller à la gare de Berri-UQAM et d’embarquer à bord d’autobus Galland. N’oubliez pas de demander au chauffeur de s’arrêter à l’auberge de jeunesse si c’est là que vous avez choisi de dormir. Sinon, il ne vous reste plus qu’à attendre qu’il vous dépose au pied de la station. Comptez trois heures de trajet.