Quand je suis allé pour la première fois à Anvers, je ne savais vraiment pas dans quel type de ville j’allais mettre les pieds. Il faut dire que, pour moi, une ville flamande devait ressembler plus ou moins à Amsterdam, et Anvers s’en distingue très largement. Après réflexion, et au risque d’en choquer certains, elle se rapproche davantage de l’idée que je me fais de la Russie.
Je précise que ma remarque ne vise pas la situation des Droits de l’Homme sur place ou le pouvoir en place, mais simplement l’allure de la ville : ses grandes artères où s’engouffre le vent, ses rues mêlant architecture ancienne, bâtiments massifs et boutiques en tous genres… J’avoue, y aller en plein hiver renforçait sans doute cette impression. Peut-on aimer la ville sous ce manteau gris, ses habitants emmitouflés jusqu’au cou, envers et contre tout ?
Bienvenue à Anvers
Barry, mon compagnon de voyage favori, était catégorique : inutile de prendre la voiture, Anvers est une ville dans laquelle on se rend en train. Faites-lui confiance, sinon vous risquez de manquer le début de la visite, qui commence dès que vous posez le pied sur le quai. Outre le côté rapide et pratique du train, c’est la gare qui devrait capter toute votre attention.
La gare d’Anvers n’est en effet pas banale. Datant du 19e siècle, le bâtiment d’origine a été rénové dès 1998 pour pouvoir accueillir le thalys. Le résultat laisse sans mots. C’est bien simple, c’est la première fois que j’ai l’impression de débarquer dans une gare du futur. L’ancien et le moderne s’y côtoient dans un gigantisme tout russe (oui, je persiste).
Les différents quais rajoutés ces dernières années se superposent tandis que l’on remonte à la surface par un enchevêtrement d’escalators. Si la lueur de l’extérieur brille au-dessus de nos têtes, c’est d’abord les lampes régulièrement installées dans les murs qui rythment notre arrivée. On se croirait dans un film de science-fiction. Peu à peu, le plafond se fait plus proche et nous faisons nos premiers pas au rez-de-chaussée, face à la partie la plus ancienne de la gare, un hall qui ressemble un peu au chœur d’une cathédrale.
Il est presque dommage de devoir sortir de cette gare pour découvrir le reste de la ville. Heureusement, elle est située directement dans Anvers, à littéralement deux pas du zoo, qu’il faudrait que je visite un jour (note au voyageur : toujours prendre des notes pour une prochaine visite).
Un diamant brut ?
Notre hôtel se trouve justement à proximité de la gare, dans le diamond district (ou quartier des diamantaires). Le temps d’y passer déposer nos valises et nous en profitons pour découvrir un peu le coin. Il faut savoir qu’Anvers est souvent considérée comme le centre du monde en ce qui concerne les diamants. Alors, les boutiques de diamantaires sont nombreuses, mais elles sont par contre bardées de grillages à chaque fois.
Ce n’est donc pas forcément la plus belle facette d’Anvers et on remarque rapidement des caméras par dizaine, partout autour de nous. La police n’est pas loin et surveille activement les environs. Dernière anomalie, des plots sont plantés au milieu de la rue, prêts à sortir du sol pour bloquer la voie et empêcher la fuite d’éventuels cambrioleurs. Tout pour se croire perdu dans les pages d’un univers de George Orwell (voyez, la dictature soviétique n’est jamais loin !).
Nous rentrerons quand même dans l’un des showrooms proposant une petite rétrospective sur l’histoire du diamant à Anvers. C’est notre dernière étape avant de prendre la direction du centre-ville historique.
Nos pas nous mènent bientôt dans le Meir, la plus grande rue commerçante de Belgique. Accros au shopping, voici votre terrain de jeux. On trouve de tout, de la petite enseigne aux plus grandes marques de vêtements, le tout dans des bâtisses chargées d’histoire. Par exemple, à peu près au milieu de la rue se trouve la Stadsfeestzaal, cette ancienne salle des fêtes transformée en centre commercial. Le décor est impressionnant, digne d’une salle de bal prussienne.
Au bout du Meir, un enchaînement de petites rues du plus pur style flamand mène à côté de la Cathédrale Notre Dame, impériale, pour enfin déboucher sur la Grand-place, face à l’hôtel de ville. Connue pour ses belles maisons aux façades traditionnelles et sa fontaine monumentale représentant Brabo, cette place accueille aussi l’office de tourisme (et à force de me lire, vous devriez savoir à quel point il peut être important de s’y rendre).
Plus près du port
Notre traversée se poursuit plus au nord, vers l’ancien port. C’est ici que se dresse l’un des derniers musées en date d’Anvers, le MAS. Un musée en forme de tour, impossible à manquer tant sa silhouette sort de l’ordinaire, qui domine un quartier en plein redynamisme.
Consacré à la ville et à son histoire, le MAS surprend à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur. On découvre les différentes collections étage par étage, comme on remonterait le temps. Pourtant, ce n’est pas un passé poussiéreux qui s’exprime dans ces salles mais bien une muséographie moderne. A l’image de la gare, le MAS est le premier musée que je cite en exemple lorsqu’il s’agit d’en trouver qui use de la technologie à bon escient. Par exemple, les descriptions de chaque objet n’est pas affichée mais disponible via un QR Code, lisible via un iPod reçu en prêt.
Si le contenu du musée vous semble un peu bateau, ce que je peux comprendre, n’hésitez pas à y faire tout de même un saut, histoire de profiter d’une superbe vue sur la ville. Si l’accès aux salles du musée est en effet payant, il en vaut autrement pour la promenade que constitue l’ascension des marches menant au 9e et dernier étage. Du toit du MAS, on contemple tout Anvers.
Le musée a beau être neuf, il est déjà bien ancré dans le paysage puisqu’il s’accompagne de dix-huit grues, postées sur le bord de l’Escaut, dont certaines sont classées au patrimoine mondial par l’Unesco. C’est par là que nous terminons cette balade, les berges de l’Escaut étant propices aux rêveries avec ses promenades aménagées. Je me retourne une dernière fois sur le paysage en me rappelant soudainement que si, je suis toujours en Belgique. Et pourtant… Est-ce qu’on ne se croirait pas sur les bords de la Volga ?
J’espère que vous aurez apprécié autant que moi cette rapide traversée d’Antwerpen. La ville a beaucoup a offrir, le temps d’une journée… ou plus ! Au plaisir de vous emmener à nouveau avec moi là-bas, en mettant peut-être un peu moins l’accent sur son caractère cyrillique !
Bonjour,
Je vais déménager dans peu de temps à Anvers pour raison professionnelle mais non liée aux diamants rassurez-vous. Je suis en train de commencer à rechercher un logement à distance. Je viens de lire votre article et je vous félicite, vous écrivez vraiment bien et votre article est superbe sur Anvers. J’aimerais beaucoup vivre dans le quartier des diamantaires. C’est bien d’après vous ? Ou bien qq1 d’autre ?