Dublin, ville des désillusions ? C’est un avis un brin catégorique mais par rapport à ce à quoi je m’attendais… Par exemple, le nombre de touristes est affolant. Trop de Français à mon goût (je préfère avoir du mal à aligner deux mots d’anglais que de faire comme si j’étais en France), beaucoup d’Allemands… La légende selon laquelle les Irlandaises sont rousses, les yeux verts et le teint pâle est fausse. Elles sont d’origines asiatiques ! Et il n’y a pas qu’elles ! Près d’un cinquième de Dublin semble être fait du même bois.
Laissons-là le côté cosmopolite pour l’instant. J’ai commencé les visites payantes par Dublinia et la Christ Church Cathedral, bien mais sans plus. Des décors intéressants, une muséologie qui pourrait à mon avis être améliorée. Pour le prix, j’espérais un peu plus. J’ai ensuite traîné mes guêtres jusqu’à la cathédrale St Patrick (où je ne suis pas entré, une église par jour suffit) et ses jardins… décoratifs. Je voulais absolument trouver le Dublin Castle avant midi, mais il s’est révélé fort peu attrayant, et j’ai par contre découvert un peu par hasard la bibliothèque Chester Beatty, juste derrière. Une bien belle bibliothèque, à l’entrée gratuite (note au voyageur : ne jamais cracher sur les visites gratuites), qui propose de grands espaces d’expositions sur des textes sacrés, des manuscrits, et dont le propos s’élargit parfois à la culture en général. Très intéressant.
Il était l’heure de manger et j’ai constaté avec soulagement que la bibliothèque contenait une cafétéria. Les gens y semblaient sympas, et bien décidé à manger équilibré, j’ai pris une sorte de ratatouille en gratin, avec le mot « french » dans le nom. Par manque de place, deux grand-mères se sont installées à ma table, j’ai pu enfin comprendre de l’anglais ressemblant à ce que j’avais eu durant mes cours.
L’après-midi est passé vite en marchant du côté de St Patrick (encore !), Parnell Square, King’s Inn, The Court Of Justice, et tant d’autres rues perdues. La nuit tombant (à peine le soir en fait), suivant mon guide, je décidais d’aller faire un tour dans un pub en office de resto. Celui-ci faisait bien restaurant, mais impossible de savoir comment s’y prendre pour commander. Après une Guiness, je décidais d’aller au McDo. Mais boire le ventre vide, c’est comme de lire en marchant : on prend des risques.
Arrivé au McDonald, je fais répéter à la préposée cinq fois chaque phrase pour avoir mon menu. Elle a l’air excédé mais travaillant au McDo, le contraire m’eut étonné. Repas rapide (encore des Français derrière moi), je déambule sur les quais de la Liffey pour digérer et pour rechercher un soit disant navire Viking indiqué sur ma carte. Navire introuvable, il aura probablement coulé entre temps.
Retour à l’auberge de jeunesse où je manque les Simpsons (un ami rencontré la veille pour l’épisode précédent me signale qu’il n’était pas terrible) et me rends compte que je partage maintenant ma chambre avec un trentenaire Allemand. Ignorant pour l’instant son nom, nommons-le Bob. Bob vient de Stuttgart avec 2 amis, dont un d’origine irlandaise, et fait un peu les mêmes vacances que moi. Il est déjà venu en Irlande mais ne s’en lasse pas (apparemment). Bon point, il parle un peu français, l’anglais accentué allemand étant presque aussi incompréhensible que le chinois. Malgré tout, Bob aura été la seule personne avec qui j’aurais été à l’aise pour parler anglais.
Voyager seul a du bon, mais il faut un bon moral pour débuter le périple, on est loin de la facilité dont on bénéficie quand on voyage à plusieurs. La présence de Bob n’est donc pas négative. Je rencontrerai peut-être un compatriote français demain, ça m’aidera sûrement. Je me couche une nouvelle fois pas trop tard (note au voyageur : toujours tenir compte du décalage horaire), la soirée au pub attendra un autre jour. Cheers !