Quand je suis arrivé à Prague, juste après les fêtes de Noël, je savais que je débarquais dans une ville où j’allais avoir froid et où je ne parlais pas la langue locale. J’avais lu beaucoup à son sujet, vu énormément de photos qui donnaient envie, mais j’ai été surpris. Car aller à Prague en hiver, c’est avoir l’impression de déambuler dans un Disneyland de l’Est, grandeur nature.
Les préparatifs
Il y a deux hautes saisons à Prague : l’hiver et l’été. Autant dire qu’y aller à Noël ou, comme c’était mon cas, pour le Nouvel An, amène à se retrouver entouré d’une masse de touristes dans les principaux points d’intérêt de la ville. Je me suis rendu compte que je n’allais pas être tout seul quand j’ai commencé à me renseigner pour réserver un hôtel. La plupart des adresses que je voyais conseillées étaient déjà complètes. Impossible de dormir à bord d’un bateau sur la Vltava (la rivière qui traverse Prague) par exemple ! Du coup, il ne me restait que des hôtels hors de prix ou des adresses un peu excentrées. Quand on ne connaît pas la ville, il est un peu compliqué de se retrouver dans ses quartiers…
Pour moi, il était hors de question de sortir de Prague 1, même si j’ai un peu hésité à aller à l’auberge de jeunesse Sir Toby’s. Mon salut est finalement venu de l’agence de voyage Tui.be qui proposait des prix sur les hôtels, dont l’Ibis Wenceslas Square. Oui, un hôtel Ibis, pas ce qu’il y a de plus exotique, mais on sait globalement à quoi s’attendre, et c’était le rapport qualité/prix le plus intéressant.
L’autre chose, à laquelle je n’aurais jamais pensé si une amie ne me l’avait pas fait remarquer, c’est de réserver un restaurant pour le soir du Nouvel An. A la manière des hôtels, il a fallu que je m’y reprenne à plusieurs fois pour trouver un restaurant qui n’était pas complet. J’avais d’abord souhaité faire une croisière sur la Vltava et dîner à bord, mais il n’y avait plus rien d’abordable au moment où j’ai commencé mes recherches. On trouve aussi des restaurants qui offrent des menus spéciaux pour le Nouvel An, mais pas vraiment dans ma gamme de prix. Après bien des mails échangés, j’ai fini par trouver la perle rare. Pour l’hôtel comme pour un restaurant, mon conseil est donc de vous y prendre le plus tôt possible.
En revanche, ne vous empressez pas de changer vos euros pour des couronnes tchèques. Le taux de change peut être plus intéressant dans les rues de Prague, il faut juste prendre le temps de comparer un peu le taux de change d’un bureau à un autre (note au voyageur : de manière évidente, le taux de change le plus intéressant ne se trouve pas dans les rues les plus touristiques).
Arriver et se déplacer
A mon arrivée à l’aéroport, il fait noir et il fait froid (aaaaah, c’est ça, l’hiver Praguois ??). Après être sorti bravement de l’aéroport, j’y retourne au pas de course pour pouvoir enlever mes gants et utiliser le wifi gratuit. J’accepte les conditions qui sont dans une langue que je ne comprends pas, et je cherche comment me rendre au centre-ville. J’avais lu sur Internet qu’une navette Airport Express permettait d’aller de l’aéroport au centre de Prague, mais je ne l’ai jamais trouvé.
Ce que j’ai trouvé, par contre, ce sont des taxis et des navettes privées. Mais plutôt que ces solutions un peu onéreuses, il y a plus simple : le bus 119. Il vous emmène jusqu’à la station de métro Nádraží Veleslavín, sur la ligne verte. De là, il n’y a plus qu’à se laisser porter pour rejoindre le centre-ville. Les tickets peuvent s’acheter par carte bancaire aux bornes automatiques.
Attention, par après, en ce qui concerne les bus, métros et tramways, il est préférable d’avoir de la monnaie pour acheter des tickets au distributeurs automatiques. Je n’en ai pas vu qui acceptaient des cartes bancaires à part à l’aéroport. Il y a sans doute moyen d’acheter ses tickets aux guichets des stations avec d’autres modes de paiement (pour peu qu’ils ne soient pas fermés) mais de ce que j’ai constaté, il y avait souvent une file à ceux-ci.
Pour rester sur les transports en commun, j’avais beaucoup lu avant de m’y rendre que Prague est une ville qui se pratique très bien à pied. C’est tout à fait vrai, mais il faut à mon avis avoir le temps. C’est un plaisir de se balader dans les ruelles du vieux Prague ou dans le quartier de Malá Strana, mais aller de l’un à l’autre en passant par le pont Charles, avant de repartir plus au sud par exemple, prend un temps fou. Si vous voulez voir le maximum de choses, n’hésitez pas à prendre le métro ou le tramway, vous vous faciliterez la vie.
Prague sous la neige
Comme je l’ai dit plus haut, Prague en hiver s’apparente à une ville de conte de fées, surtout lorsque la neige est de la partie. Certains lieux prennent une toute autre dimension une fois recouverts d’un grand manteau blanc. C’est le cas par exemple du château de Prague, un incontournable de la ville aux mille tours et mille clochers.
Il m’a fallu faire la file pendant un certain temps pour passer la sécurité, le climat ambiant impliquant que chaque visiteur du château soit fouillé au corps avant de pénétrer dans son enceinte. Cette étape passée, on entre dans les murs du château et la neige apporte à chaque scène son lot de magie : la relève de la garde dans la cour principale, la découverte de la gigantesque cathédrale Saint-Guy (la plus grande église du pays), déambuler dans la fameuse Ruelle d’or, constituée de petites maisonnettes dont certaines reconstitue des habitats du moyen-âge (comme un atelier d’Alchimiste)…
Le prix du ticket d’entrée varie selon le circuit et les parties du château qu’on souhaite voir. Il faut compter au maximum une quinzaine d’euros et au moins une demi-journée pour faire le tour du château de Prague, qui est quand même le plus grand château du monde. On sort finalement par une terrasse qui surplombe la Vieille Ville et Malá Strana, pour une vue magnifique de Prague sous la neige.
De là, on aperçoit par exemple le Mont Petřín, ses arbres décharnés eux aussi tous blancs. Le sommet est accessible à pied ou en funiculaire (pour le prix d’un ticket de bus ou de métro). On y trouve une muraille médiévale, le mémorial aux victimes du communisme, un labyrinthe de miroirs et surtout la Tour de Petřín. Il est possible de monter au sommet de la Tour de Petřín, qui ressemble à une Tour Eiffel en version réduite, à partir duquel il est possible d’avoir une vue panoramique sur Prague par temps clair. Je précise « par temps clair », parce qu’en hiver, Prague est plutôt brumeuse et, quand je suis arrivé au pied de la tour, on m’a gentiment fait comprendre qu’il était inutile que je paie pour accéder au sommet, où j’aurais de toute façon fait face à une véritable purée de pois.
Ambiance toujours, mais certainement moins féerique, le vieux Cimetière Juif invite au recueillement devant son enchevêtrement de tombes. Le calme qui y règne impressionne d’autant plus lorsque ses tombes sont couvertes d’une mince pellicule de neige. On y dénombre plus de 10 000 pierres tombales, dont la sépulture du célèbre Rabbi Löw, qui aurait créé le Golem selon la légende. Évidemment, on ne peut pas circuler librement à travers les tombes (il faudrait les enjamber pour se frayer un chemin) et on suit un itinéraire bien précis. Notez les petits tas de pierres sur certaines tombes, déposées par les juifs venus se recueillir.
L’ancien cimetière juif fait partie du musée juif et on y accède par la synagogue Pinkas, où se trouve un mémorial de l’Holocauste. Ici aussi, le tarif varie selon le package qu’on choisit, celui-ci comprenant le cimetière et plusieurs synagogues, mais on est à peu près au même montant que pour le Château. Attention, en tant qu’attraction touristique majeure, le cimetière attire un grand nombre de visiteurs et il faut parfois faire la file, dans le froid. Je pense qu’il est possible d’acheter son ticket à l’avance mais je n’ai pas trouvé où. Je précise aussi qu’il est fermé les jours de fêtes religieuses juives et le samedi, parce que le samedi, c’est Chabbat (à savoir si, comme moi, vous ne faites pas attention au calendrier quand vous êtes en vacances).
Enfin, la Vieille Ville brille de milles feux. Les rues sont décorées de superbes illuminations, les façades des bâtiments principaux sont toutes mises en valeur et des marchés de Noël s’installent sur les places, jusque dans la cour du château de Prague ! Avoir un immense sapin au milieu de la place de la Vieille-Ville avec des chants de Noël en fond sonore, ça fait toujours son petit effet.
Et le froid dans tout ça ?
Inutile de tourner autour du pot, à Prague, en hiver, il fait froid, voire très froid. Rien d’insurmontable si, comme moi, vous avez survécu à l’hiver québécois, mais il faut savoir s’équiper. Comme toujours, la technique de l’oignon prime : on empile les couches de vêtements jusqu’à faire disparaître le moindre morceau de peau. Un bonnet, une grosse écharpe, une ou deux paire de gants, plusieurs pulls, etc…
Le soleil se couche tôt, et il fait rapidement plus froid en fin de journée. Ce qui n’empêche pas de voir de jeunes demoiselles se balader en mini-jupes ou des Pragois déambuler tout à fait à l’aise, sans bonnet ni gant. Est-ce la force de l’habitude ? Ont-ils un secret qu’ils ne partagent pas avec les touristes ? Toujours est-il que si vous voulez vraiment tester votre résistance au froid, il ne vous reste plus qu’à essayer de les imiter…