Les quelques jours que j’ai passé à Kyoto m’ont émerveillé. J’en suis reparti la tête pleine de souvenirs, du logement traditionnel que j’ai occupé presque seul à ma première fois en bus au Japon, en passant par ce restaurant où les serveurs s’exclamaient tous « Kanpaï! » quand un client recevait sa boisson ou mes longues marches dans le quartier de Gion à la nuit tombée… et je n’ai même pas encore évoqué les visites que j’y ai fait.
Kyoto m’a étonné, parce qu’elle n’a pas grand-chose à voir avec Tokyo. Elle n’a pas cet aspect tentaculaire, ce qui la rend peut-être moins impressionnante de prime abord. Le fait qu’il y ait moins de buildings, et qu’elle soit moins fourmillante qu’Osaka par exemple. Kyoto n’en est pas moins une ville très touristique, au point d’en rebuter certains. J’ai eu la chance de la découvrir dans des circonstances particulières, mais même sans ça, je pense qu’il serait dommage de passer à côté.
J’ai passé cinq jours à Kyoto, ce qui peut paraître beaucoup, mais c’était en fait trop peu pour espérer tout voir. Kyoto, c’est la ville aux 2000 temples, et s’il n’y a pas que ça à voir dans la ville, c’est quand même ce qui a le plus occupé mes journées. Pour situer, quand je suis arrivé à Kyoto, j’étais plus ou moins au milieu de mes trois semaines au Japon. Des temples, j’en avais déjà visité quelques-uns. Et pourtant, impossible de se lasser avec ceux de Kyoto.
Tous les temples que j’ai vu à Kyoto m’ont laissé bouche bée. Ils étaient tous différents les uns des autres, ils avaient tous leurs particularités, et ils étaient tous incroyables. Impossible de rester indifférent face au Kiyomizu-dera, dont le bâtiment principal est bâti sur pilotis, ou même face au Kodai-ji, avec son jardin japonais ou sa petite bambouseraie.
Je ne vais pas vous lister tout ce que j’ai aimé à Kyoto, parce que tout m’a plu. Par contre, vous pouvez écouter le vingt-deuxième épisode de Partir Un Jour, le podcast voyage que j’anime en compagnie d’Aurélie, du blog Saut de Puce. Nous y abordons tout ce que nous avons fait à Kyoto et alentours.
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Je vais plutôt évoquer ici les deux visites qui motivent le plus les voyageurs à faire arrêt à Kyoto, ainsi qu’une promenade, plus confidentielle, mais qui reste parmi mes meilleurs souvenirs sur place.
Le Fushimi Inari-taisha
… Ou le temple aux 10 000 Torii. C’est une carte postale du Japon et c’est sans aucun doute l’un des lieux les plus touristique du pays. On conseille le plus souvent d’y aller très tôt ou en fin de journée pour éviter le gros de la foule.
Pour aller au Fushimi Inari, il faut prendre un train depuis la gare de Kyoto. Il n’y a que trois stations, et l’entrée du temple est directement en face de la sortie de la gare. L’entrée du temple est d’ailleurs tout à fait standard : une grande porte, un grand hall de prière… Mais une fois qu’on passe derrière, le chemin des dix mille Torii commence, dix mille portes vermillon adossées les unes aux autres, qu’on traverse pour arriver au sommet du mont Inari. Une promenade de quatre kilomètres…
Dès les premiers Torii, les touristes s’arrêtent pour se prendre en photos les uns les autres. C’était attendu. Le fait qu’il s’agisse de l’un des endroits les plus touristiques du Japon est confirmé d’office. Mais contrairement aux cars de touristes, j’ai fait toute la balade, ce qui m’a permis de me retrouver à plusieurs reprises sans personne devant ou derrière moi. Bon, ce n’était que pour une poignée de secondes, mais tout de même. Par contre, ça grimpe ! Comme souvent au Japon, il ne faut pas avoir peur des escaliers.
De temps en temps, le chemin de portes s’interrompt pour laisser place à un lieu de prière, et reprend un peu plus loin. On a aussi de beaux points de vue sur Kyoto, mais il ne faut pas s’attendre à un beau panorama en arrivant au sommet, qui est un peu décevant : pas de grand hall ou de temple majestueux, juste de multiples autels auxquels les fidèles peuvent ajouter leur Tori miniature, achetée au préalable. Il y a aussi des statues de renard, plus ou moins expressives, le renard étant l’animal utilisé pour symboliser la déesse Inari.
Pour redescendre, le chemin est différent de l’aller, puisqu’il s’agit d’une boucle. Les Torii se succèdent, parfois neufs, parfois bien amochés, quand un espace vide n’indique pas simplement qu’un s’est effondré (ou a en tout cas disparu). On imagine mal l’entretien qu’un tel ouvrage peut demander, surtout que pour une fois, l’accès est complètement gratuit (ça aussi, ça explique la foule). Des chats errants se promènent un peu partout dans la forêt (il y en aurait quatorze, soignés par les occupants). Ils attirent presqu’autant l’attention des touristes que les Torii. Comme quoi…
J’ai vraiment adoré ces quelques heures passés au Fushimi Inari-taisha, sans doute parce que j’ai réussi à éviter la foule. Le lieu a quelque chose de magique, surtout si vous arrivez à y aller au lever ou au coucher du soleil.
La bambouseraie d’Arashiyama
A contrario, j’ai été assez déçu de la bambouseraie d’Arashiyama. Connue pour sa forêt de bambous, ce quartier situé en bordure de Kyoto se rejoint une fois de plus en train. Depuis la gare, il faut marcher une dizaine de minutes et traverser le pont Togetsukyo pour arriver aux abords de la bambouseraie. Si vous ne savez pas où aller, suivez la foule… Encore une fois, cette carte postale du Japon attire de nombreux voyageurs, ainsi que de nombreux Japonais venus en famille. Plutôt que d’emprunter la rue principale, j’ai suivi deux randonneurs qui longeaient la rivière.
Le bord de la rivière est agréable : des familles y font des balades en bateau, des jeunes y passent nonchalamment le temps… J’ai ensuite rejoint un parc par un escalier (note au voyageur : au Japon, il y a TOUJOURS des marches !). Heureusement, la vue depuis le sommet du parc valait la peine, avec toute la vallée qui s’étendait en contrebas entre deux montagnes, les cerisiers qui commençaient à fleurir, un temple à l’écart et le train qui passait dans le fond.
Une fois traversé le parc, je suis arrivé à la forêt de bambous. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde. Comme au Fushimi Inari, l’accès à la bambouseraie est gratuit, ce qui explique en partie que les touristes y viennent en masse. Je n’étais pas en haute saison, mais déjà, beaucoup prenaient la pause pour leur compte Instagram, jusqu’à friser parfois le ridicule. Comme précédemment, la solution serait d’y aller tôt le matin ou tard le soir…
En conséquence, j’ai passé beaucoup moins de temps que prévu au sein de la bambouseraie. Je ne pense même pas avoir fait la totalité des 800 mètres qui la composent, préférant passer à la suite du programme. Si vous venez à la période des cerisiers ou en automne, il y a par contre le temple Tenryu-ji, situé à l’entrée de la bambouseraie, qui vaudrait le coup d’œil.
Est-ce que je vous déconseille d’aller à Arashiyama ? Pas forcément, mais n’ayez pas de trop hautes attentes face à la bambouseraie. J’ai préféré de loin celles, plus réduites, du Kodai-ji, ou du temple Adashino Nenbutsuji, parce que j’y étais quasiment seul… Un petit mot sur ce dernier, qui s’est révélé étonnant avec ses 8000 statues, dont certaines datent de l’antiquité japonaise.
Promenade vers Takao
Heureusement, en venant à Arashiyama, j’avais aussi pour objectif de faire une promenade que j’avais repérer sur le blog Arpenter le chemin. Mais plutôt que de démarrer à la gare d’Hozukyô (qui a l’air magnifique, si vous avez l’occasion d’aller jusque-là), j’avais prévu de partir directement de la bambouseraie.
Soyons franc, la route pour rejoindre le début de la promenade ne s’est pas révélée dénuée d’embuches. Il n’y avais aucun trottoir sur la route que j’ai emprunté, je ne sais pas si les piétons avaient le droit d’y passer… ça grimpait en plus ! Après une bonne demi-heure à avancer sans savoir si j’allais arriver à bon port, je suis finalement tombé sur une gare de bus. C’est là que j’aperçois une rivière. Or, la promenade était censé la longer. Vingt minutes plus tard, je tombe enfin sur des panneaux qui annoncent des sentiers de randonnées. C’était facile (non) !
Ici, comme prévu, pas un seul touriste. Uniquement des Japonais, en famille ou en couple, qui viennent faire leur randonnée du weekend. Heureusement qu’ils étaient là, parce qu’à un embranchement, j’hésite sur le chemin à emprunter pour rejoindre le village de Takao. Mon GPS ne m’était d’aucune aide. Mais j’ai réussi à demander de l’aide à un randonneur et à ne pas me perdre.
Les paysages sont magnifiques. La forêt tout autour, la rivière au centre, le soleil qui brille et les oiseaux qui chantent. Je suis quasiment seul durant les presque deux heures de marche qui me mènent jusqu’à Takao.
De là, pour rentrer à Kyoto, il ne me reste plus qu’à prendre un bus sur la grand rue de Takao. Il faut bien sûr trouver l’arrêt de bus, ce qui me vaut encore quelques hésitations, mais j’ai réussi à ne me pas me tromper. Si comme moi, vous avez un JR Pass valide, le trajet en bus est compris dedans.
Cette balade a bien contrebalancé ma déception quant à la forêt de bambous d’Arashiyama. Le temple Adashino Nenbutsuji, avec ses 8000 statues et sa petite bambouseraie plus confidentielle, y a également contribué. Bref, je recommande cette excursion sans retenue, une belle occasion de profiter de la nature au Japon et de faire une pause entre les nombreux temples de Kyoto.
Il y a beaucoup d’autres visites incontournables à faire à Kyoto et le choix est difficile quand on a peut de temps. Même sans le Fushimi Inari, le Kodai-ji ou encore le Sanjūsangen-dō, je pense que la ville m’aurait plu. Je l’ai dit en introduction : j’ai aimé m’y promener (sur le Chemin de la Philosophie, mais aussi simplement dans les rues), y manger, y dormir et y faire quelques rencontres mémorables. C’est probablement quelque chose que je pourrais dire du Japon de manière générale, mais Kyoto n’en occupe pas moins une place particulière dans mon cœur.
Aspects pratiques
Prendre le bus à Kyoto : si Google Maps ne s’est pas toujours révélé très précis pour trouver les arrêts de bus, j’ai été content de constater que ma carte PASMO achetée à Tokyo fonctionnait aussi pour les bus de Kyoto. Chose amusante, quand je me suis rendu au Chemin de la Philosophie, au départ du Pavillon d’Argent, j’ai emprunté un bus qui, de l’extérieur, paraissait tout à fait standard, mais qui comprenait des écrans affichant des informations touristiques au fur et à mesure de son trajet.
Où dormir ? Lors de mon séjour à Kyoto, j’ai séjourné à la Gion Guesthouse IKKUU. L’intérieur est identique aux maisons traditionnelles japonaises et j’ai adoré mes quelques nuits passées là-bas, même s’il faisait un peu froid (qui dit maison traditionnelle dit murs en papiers). Il n’y a pas de petits-déjeuner mais tout est prévu pour se préparer un petit quelque chose. Surtout, la guesthouse est très bien située, dans une impasse proche du centre du quartier de Gion.
Où manger un hamburger à Kyoto ? Je passe toujours pour un fou à vous conseiller des burgers au Japon quand la nourriture locale est déjà incroyable. Mais si vous voulez varier les plaisirs, je vous conseille le Y’s Burger, non loin du célèbre marché de Nishiki. L’endroit ne paie pas de mine mais j’étais très content de mon burger (moins de mes frites) et il était possible d’y manger de la viande Wagyu. A tester !
Pour plus d’idées de visites à Kyoto et alentours, je vous renvoie au vingt-deuxième épisode de Partir Un Jour. Pourquoi ne pas vous abonner au podcast sur Apple Podcasts, Spotify ou Deezer ? Enfin, n’hésitez pas à me poser vos questions en commentaire ou à y partager vos propres expériences !