Il y a vingt ans, j’effectuais mon premier roadtrip… en bus. Si on m’avait dit à l’époque que je ferai un jour un roadtrip en voiture électrique, je pense que j’aurais eu du mal à le croire. Ce fut pourtant le cas l’été dernier, avec l’Italie du Nord pour programme.
Lorsqu’on parle de voiture électrique, l’une des premières choses qui vient à l’esprit est sans doute l’autonomie. Sans surprise, elle est aujourd’hui encore bien inférieure à celle de la plupart des voitures équipées d’un moteur thermique. Dans les faits, c’est rarement un problème, puisqu’il n’est pas nécessaire d’avoir plus de 400 kilomètres d’autonomie pour aller travailler ou faire des courses, à moins d’être dans un cas bien particulier. Oui, mais si on part en vacances ?
Tu roules en électrique ? Tu ne pars plus en vacances ?
La dernière fois que je suis parti en Italie, c’était en avion et, en prenant Milan comme point de chute, j’avais exploré la région de la Lombardie en train. Changement complet de paradigme cette fois.
Descendre de Belgique en voiture électrique pour faire le tour de l’Italie du Nord, une idée folle ? Pas vraiment. En me renseignant rapidement sur Internet, j’ai vite réalisé que je n’étais pas le premier à tenter l’aventure et que c’était en fait assez courant comme itinéraire. Tant pis pour l’originalité, j’avais au moins quelques expériences sur lesquelles m’appuyer.
La première chose que j’ai faite, c’est me renseigner sur les chargeurs disponibles en Italie, et plus précisément sur le réseau des SuperChargers Tesla. Voyageant en Tesla Model 3, un modèle choisi en partie pour bénéficier de ce réseau (même s’il s’ouvre de plus en plus aux autres marques), j’ai été rassuré de voir qu’il y en avait en suffisance sur mon trajet et j’ai donc pris la route avec un certain degrés de confiance.
En termes de logement, il faut savoir que certains superchargers Tesla sont placés directement dans le parking d’hôtels, ce qui se révèle très pratique. J’ai choisi cette solution pour mes escales en France et en Suisse, afin de pouvoir recharger rapidement pendant le petit-déjeuner et reprendre aussitôt la route. C’était très pratique, surtout en voyageant avec des enfants, mais ces hôtels manquaient quand même un peu de charme.
Ce qui m’a surpris
Dans les grandes lignes, mon itinéraire était assez simple : de la Belgique, traverser la France et la Suisse pour me rendre jusqu’au lac de Garde et en profiter pour découvrir Vérone. De là, descendre jusqu’à Florence et rayonner aux alentours, jusqu’à Sienne. Ensuite, cap vers l’ouest, en passant par Vinci ou Lucques, et faire arrêt à Pise. Remonter ensuite jusqu’aux Cinque Terre, pour terminer par une dernière étape à Turin.
Au total ? Environ 3200 kilomètres, pour un total de 250 euros de recharge électrique. Outre l’itinéraire de base, il y a eu beaucoup d’allers-retours sur le parcours, ne serait-ce qu’entre Florence et les villages environnant. Je n’ai rencontré aucun problème majeur, et je tire un bilan positif de l’expérience, même si tout n’était pas parfait.
Par exemple, on se plaint parfois des réseaux de chargeurs en Belgique et en France, qui peinent à se développer. En réalité, ça va de mieux en mieux. Par contre, que dire de la situation en Italie ? J’ai été très surpris de constater qu’il y avait finalement peu de bornes de recharge disponibles. Si j’avais entrepris ce voyage dans un véhicule d’une autre marque que Tesla, je pense que je n’aurais pas été serein.
Je peux compter sur les doigts d’une main celles que j’ai vu durant la totalité de mon voyage : une borne de recharge après la frontière Suisse, à la sortie du tunnel du Grand-Saint-Bernard, quelques bornes dans le parking d’un centre commercial dans la région de Vinci et deux bornes en plein centre de Turin. Ça fait peu. Même sur les aires d’autoroutes, je n’ai quasi jamais vu de chargeurs… à part ceux de Tesla.
L’expérience avec les superchargers Tesla a été idéale : toujours de la place, jamais de file. J’arrive, je me branche. La voiture charge et me dit quand je peux reprendre la route. Leur répartition à travers le pays a fait qu’il en y avait toujours une (voire deux) sur mon itinéraire. Sauf une fois, lorsque je logeais entre Florence et Pise, près de Vinci.
Cette fois-là, j’ai été très content de l’existence d’autres bornes de recharge, puisque j’étais à plusieurs dizaines de kilomètres d’un supercharger Tesla et j’aurais dû faire l’aller-retour juste pour recharger. C’était un peu de ma faute : j’avais systématiquement choisi mes logements pour leur style, privilégiant des Agriturismo pour être au contact des habitants plutôt que des chaînes d’hôtel disposant de superchargers Tesla.
J’ai toujours été très content de mes choix : les Italiens qui m’hébergeaient étaient toujours très sympathiques, les logements étaient souvent magnifiques, avec une vue à couper le souffle, proposant parfois une piscine bienvenue pour les enfants en plein mois d’août. Qui plus est, ils étaient tous très pratiques pour effectuer les visites dont j’avais envie.
Mais en parallèle, j’ai dû réfléchir un peu plus à mes déplacements, les planifier davantage (note au voyageur : être spontané, c’est bien… quand on peut se le permettre). Sans ça, on s’expose à quelques frayeurs, comme la fois où je me suis retrouvé au supercharger de Vérone avec 3% de batterie restante… Est-ce que ça fait peur ? Oui, mais pas plus que lorsque je me suis retrouvé sur la réserve lors de mon roadtrip dans l’Ouest Américain, à chercher une pompe à essence.
En pratique
Comme je l’ai dit, les bornes de recharge ouvertes à tous ne sont manifestement pas légion en Italie. Pour utiliser celles-ci, j’avais vu des sites recommander les applications Enel X, D-Mobility ou encore Wroom. Au final, je n’en ai utilisé aucune. Lorsque je me suis retrouvé aux bornes non-Tesla près de Vinci, j’ai utilisé mon application OVO Charge (anciennement Bonnet), puisqu’elle était compatible et avec laquelle j’avais déjà un tarif avantageux.
En ce qui concerne les superchargeurs Tesla, je n’ai eu aucun problème pour les trouver et m’y rendre en temps et en heure, grâce au planificateur intégré dans la voiture. Par contre, le tarif était un peu salé : 49 centimes le KWh, bien plus cher qu’en France ou en Belgique. Au niveau des superchargers toujours, ils ont le défaut d’être très utilitaires, et pas très ludiques. Dommage, surtout quand on voyage avec des enfants. S’il y a toujours des toilettes, ça manque de plaine de jeux, voire simplement d’un peu d’ombre quand on se retrouve à faire sa recharge en plein cagnard.
Heureusement, pour occuper les enfants durant ces pauses de vingt à trente minutes, j’avais souscrit à l’abonnement premium de Tesla (9,99 euros par mois), permettant d’utiliser Netflix ou Disney+. Les arrêts étaient beaucoup plus appréciés puisqu’ils étaient accompagnés d’un épisode de dessin animé. Seul bémol, je ne sais pas si c’est à cause de la connexion 4G italienne, mais j’avais souvent des saccades et des chargements lors de ces visionnages.
L’abonnement premium a aussi été très utile pour bénéficier de Spotify et rendre les multiples embouteillages sur les routes italiennes un peu plus soutenables (quoique… les comptines pour enfant, ça va bien un temps). Je n’en ai pas besoin à l’année, mais pouvoir y souscrire durant un mois lorsqu’on planifie ce type de roadtrip est vraiment un bon point.
Enfin, je n’ai pas encore abordé le point le plus important : l’agrément de conduite. Conduire un véhicule électrique est déjà très agréable en temps normal, entre l’absence de bruit moteur, la boîte automatique et la vitesse d’accélération disponible immédiatement. Mais je l’ai encore plus apprécié lorsque je me suis retrouvé sur les routes montagneuses des Cinque Terre, à devoir laisser la priorité sur des passages particulièrement étroits. Pas de soucis de démarrage en côte, évidemment, et on récupère en plus quelques pourcentages de batterie en redescendant grâce au freinage régénératif.
En conclusion, est-ce que je réitérerais l’expérience d’un roadtrip en Tesla ? Sans aucun doute. J’admets avoir sans doute perdu quelques heures de mon voyage aux bornes de recharge, ce qui n’aurait pas été le cas en voiture thermique. Est-ce que je l’ai mal vécu ? Pas vraiment. Sur un trajet de plusieurs heures, pouvoir faire une pause de quelques dizaines de minutes fait au final plus de bien que de mal. Cet article ne convaincra probablement pas les réfractaires aux véhicules électriques, ça n’était pas mon but, mais si vous aviez quelques craintes avant de partir pour un voyage similaire, j’espère avoir pu vous rassurer.
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