Dire que j’ai dû m’y reprendre à deux fois pour réussir à visiter Sirmione n’a rien d’un euphémisme. J’y suis effectivement allé deux jours de suite, la faute à quelques soucis d’organisation, à une malchance toute relative et surtout au fait que Sirmione attire beaucoup, beaucoup de monde en haute saison.
Si j’avais eu l’occasion de profiter du Lac du Côme lors de mon dernier voyage en Italie, j’avais dû complètement faire l’impasse sur le Lac de Garde, à regret. C’est donc sans hésiter qu’en faisant l’itinéraire de ce roadtrip en Italie du Nord, j’ai fait du grand lac ma première étape. Et quelle meilleure manière de le découvrir qu’en visitant Sirmione ? Avec son côté médiéval, la ville semblait parfaite pour y passer une journée en famille.
Arriver à Sirmione
Il n’y a pas de gare à Sirmione. Je ne comptais pas y aller en train, mais je préfère le préciser pour ne pas faire de déçu. La gare la plus proche se trouve à 10 kilomètres de là, et il faut ensuite emprunter un bus local pour arriver à Sirmione. Ça n’a rien d’impossible, mais au vu de mes mésaventures, je ne sais pas si je le tenterais.
De mon côté, j’arrivais de Milan en voiture et le trajet se passait bien, jusqu’à ce que j’arrive aux derniers kilomètres me séparant de ma destination. Après l’autoroute, il n’existe qu’une route pour rejoindre Sirmione et, de ce que j’ai lu, elle n’est pas étrangère aux bouchons. En plein mois d’août, ça n’aurait pas dû m’étonner… La circulation s’est densifié peu à peu jusqu’à me forcer à l’arrêt. Il ne me restait qu’une poignée de kilomètres, mais rien à faire, on avance au ralenti, jusqu’à me faire perdre près de deux heures ! Je découvre les abords de la ville alors que midi approche. Comment perdre une demi-journée bêtement…
Il y a plusieurs parkings à Sirmione, mais les plus proches du cœur historique sont rapidement remplis en été et il faut donc se garer assez loin de la partie la plus intéressante de la ville. Mais au moins, il y a de la place pour tout le monde. Ce que j’ignorais, c’est que dans ces parkings, il y a des places de parking gratuites et des places payantes. Lors de mon premier jour sur place, j’ai donc payé pour me garer sur une place gratuite… Pour s’y retrouver, il faut regarder le marquage au sol : si les lignes sont bleues, il s’agit de places payantes. Si vous trouvez des lignes blanches, le parking est gratuit (mais parfois avec des restrictions de temps). Ce sont des habitants qui m’ont expliqué l’astuce en italien, et j’ai pu me garer gratuitement lors de mon deuxième jour à Sirmione.
Pour rejoindre la vieille ville, il y a plusieurs solutions, dont la marche ou une navette payante. En marchant, il faut compter vingt à trente minutes pour arriver au cœur historique de Sirmione, en passant soit par la rue principale, soit par un sentier qui borde le lac (mais qui finit par rejoindre, lui aussi, cette même rue principale).
J’avais pris des tickets pour la navette mis en place par la ville durant l’été, mais je l’ai attendu en vain. Il faut croire que le système était complètement sous-dimensionné par rapport au nombre de touristes à véhiculer, car aucun bus n’est venu jusqu’à mon arrêt. Après beaucoup d’attente, j’ai abandonné tout espoir et, mes enfants sur les talons, j’ai fait le chemin à pied.
Visiter Sirmione
Lors de mon premier jour à Sirmione, je n’ai même pas vu la vieille ville (note au voyageur : un enfant subitement malade, ça peut radicalement changer vos plans). J’ai juste eu le temps de profiter un peu des bords du lac de Garde, le temps d’une gelatto et d’une petite promenade. L’escapade a ensuite tourné court et il a fallu aller mettre le malade au lit.
C’est ainsi que j’ai décidé de consacrer une deuxième journée de mon voyage à la vieille ville de Sirmione, et je ne l’ai pas regretté. On sait immédiatement quand on approche de cette vieille ville grâce aux murailles qui se dressent tout autour. À l’époque romaine, Sirmione occupait en effet une position stratégique et elle a gardé un rôle militaire jusqu’au 19ᵉ siècle, ce qui explique la présence des fortifications, mais aussi celle du château Rocca Scaligero.
Le château Scaligero est l’un des attraits principaux de Sirmione. Construit au 14ᵉ siècle, c’est l’un des rares exemples existant de port fortifié datant de cette époque. D’après la légende, il s’agirait d’un château hanté, un drame amoureux y ayant pris place. C’est aussi la 22ᵉ attraction la plus visitée d’Italie et, entre le monde qui s’y pressait et la poussette qui risquait de m’encombrer un peu dans les marches du château (150 pour arriver au sommet), j’avoue que j’ai été un peu découragé. J’ai préféré l’admirer de l’extérieur et faire l’impasse sur l’intérieur.
Il faut dire que les petites ruelles qui s’ouvraient un peu plus loin m’attiraient beaucoup. Certes, il fallait là aussi compter avec les nombreux autres visiteurs, mais même ainsi, je trouve qu’elles conservaient tout leur charme, avec leurs nombreux restaurants et autres boutiques, les plantes et les fleurs venant agrémenter l’espace de couleurs.
L’objectif étant de voir le lac de Garde, je quitte les ruelles à regret et me dirige vers le bord de l’eau, qu’il est à nouveau possible de longer. La ville a beau être pleine de monde, il fait très calme près du lac et il est possible d’avancer à son rythme sur ce sentier. On prend le temps d’admirer le paysage qui, avec le temps couvert et le reste de brume, prends presque une allure mystique, très différente du grand soleil du jour précédent. Quelques centaines de mètres plus loin, on arrive au Lido, un restaurant qui propose une plage et quelques activités nautiques.
L’accès à la plage a l’air gratuit, mais je ne me suis pas attardé. Je n’ai pas non plus été plus loin : le sentier prenait fin et, sauf en escaladant les rochers, il était impossible de poursuivre, surtout avec des enfants et une poussette. Je suis donc remonté vers le centre de Sirmione, en passant par le parc Maria Callas, la célèbre cantatrice ayant séjourné à Sirmione dans les années 50. On découvre d’ailleurs un peu plus loin le palais Maria Callas, une grande bâtisse jaune qui ne se visite malheureusement pas.
En continuant, on passe devant différents hôtels et même des thermes, pour arriver à la Punta Staffalo, de l’autre côté de la presqu’île et admirer, cette fois, la vue Ouest du lac de Garde. Très belle vue à nouveau, avec une petite plage de galets. Nous sommes seuls à en profiter, c’est presque inespéré !
Je suis ensuite redescendu sans me presser à travers les petites ruelles de la vieille ville. Je me suis à nouveau arrêté pour contempler le château, avant de repasser les fortifications et retourner vers ma voiture, non sans m’arrêter au préalable pour une gelatto.
Est-ce qu’il faut vraiment deux jours pour visiter Sirmione ? Si vous n’avez pas d’enfant malade, sans doute pas. Par contre, se lever tôt pour échapper aux soucis de circulation me paraît incontournable, sauf de visiter les lieux hors saison. Bien sûr, je n’ai pas vu la moitié de ce qu’il y a à voir sur place. Si j’avais visité le château Scaligero, il m’aurait fallu probablement une ou deux heures en plus. Mais je regrette surtout de ne pas avoir pu visiter la Grotte Di Catullo, cette ruine d’une grande villa Romaine qui est la plus grande zone archéologique d’Italie. Elle se trouve à l’extrémité de la péninsule et offrirait une belle vue sur le lac, mais le site n’est pas du tout prévu pour les poussettes.
Mais au final, je voulais surtout profiter du cadre pour admirer le Lac de Garde et, à ce niveau, le contrat a été parfaitement rempli. Si je n’avais pas été en plein roadtrip, j’aurais apprécié de prendre la ville comme point de départ pour rayonner autour du Lac de Garde, faire un tour en bateau, aller voir les autres villages autour du lac… mais ça, ce sera pour une autre fois.