Certains lieux sont précédés par leur réputation. L’île de Ré par exemple : vous avez forcément entendu parlé de cette île de rêve, qui avec son charme fou, a tout du petit coin de paradis. Trop beau pour être vrai ? Durant mon séjour à La Rochelle, j’avais forcément mis l’île de Ré à mon programme, en lui dédiant une journée. C’est donc par une belle journée de la fin juillet que j’ai pris la direction de l’île promise.
D’abord, un monde fou
Difficile de se tromper de route pour aller à l’île de Ré puisqu’il n’y en a qu’une : un pont étroit n’offrant qu’une voie dans chaque sens, et qui débute par un péage. Car oui, si vous ne le savez pas encore, la traversée du pont est payante. Il faut compter 8 euros en basse saison et 16 euros en haute saison pour un aller-retour. Si comme moi, vous traversez le pont en été, vous êtes donc bons pour payer double-tarif. A prendre en considération quand il paraît que l’île est déjà tout à fait agréable au printemps. Les trois kilomètres de pont sont rapidement franchis et, bientôt, les roues de la voiture foulent l’ile aux trésors…
Note au voyageur : pour vérifier les tarifs du péage avant votre périple sur l’île de Ré, n’oubliez pas d’aller sur le site officiel du pont.
Après quelques minutes de satisfaction d’être arrivé à bon port, je déchante quelque peu. Je ne suis pas le seul à avoir eu l’idée d’aller passer la journée sur l’île et les embouteillages ne sont pas rares. Le problème s’intensifie lorsqu’il s’agit de se garer. Pour commencer, j’avais jeté mon dévolu sur la principale cité de l’île, Saint-Martin-de-Ré. Il m’a fallu tourner un peu dans le parking improvisé à l’extérieur de la ville dans une prairie pour trouver une place libre.
Saint-Martin-de-Ré
En plus d’être l’épicentre de la vie sur l’île, Saint-Martin a aussi été fortifiée par Vauban au XVIIe siècle, à la suite du siège de La Rochelle, et les remparts entourent encore la ville aujourd’hui. Une citadelle dans laquelle on ne pénètre pas en voiture mais où les piétons et les vélos sont nombreux. Sans conteste, si on cherche à savoir si le charme de l’île de Ré est usurpé, il suffit d’aller à Saint-Martin pour en avoir le cœur net : la ville est très touristique mais son joli port ne peut que laisser bouche bée.
Après le choc de cette vision tout droit sortie d’une carte postale, je pars du côté de la citadelle pour me promener dans son parc, le long de la mer. Les enfants ont la possibilité d’y faire un petit tour sur le dos des fameux ânes en culottes, curiosité typique de l’île de Ré. Les adultes profitent d’un moment de calme pour s’abriter à l’ombre des arbres ou pour contempler le large, à côté du phare qui domine la zone.
Le centre-ville, plus chargé en touristes, laisse moins de place à la rêverie, même si ses ruelles donnent envie d’errer et de se perdre dans la moindre de ses boutiques. Il y a deux rues qui regroupent la majorité des commerces, l’occasion de ramener des souvenirs locaux, comme des savons au lait d’ânesse produits sur l’Ile. Il y en a à tous les parfums !
Pour apprécier pleinement la ville, les plus curieux grimperont au sommet de l’église Saint-Martin, qui offre pour moins de 2 euros un panorama unique, mais aussi la possibilité d’observer de près les cloches. Notez que l’observatoire est ouvert jusqu’à 23h en été et jusqu’au coucher du soleil le reste de l’année. Pour finir mon tour dans Saint-Martin, je reviens sur le port pour m’arrêter à La Martinière, un glacier qui jouit d’une belle réputation auprès des vacanciers si on en juge par la file de gourmands qui attendaient leur tour.
Note au voyageur : Sur le port de Saint-Martin, cherchez la carte de l’île peinte par un ancien bagnard, à laquelle il ne manquerait qu’un grand X pour se transformer en carte aux trésors !
A l’autre bout de l’île
Je reprends la route pour rejoindre l’extrémité de l’île, où se trouve le phare des baleines. Il faut patienter un peu, entre la circulation toujours dense et les piétons et les cyclistes à laisser passer. Car ce n’est pas qu’une image d’Épinal, c’est à vélo qu’il est le plus simple de visiter l’île de Ré. L’île comporte de nombreuses pistes cyclables, qui longent les routes principales mais qui prennent aussi parfois des libertés pour se transformer en véritables chemins de traverse.
Que ce soit en vélo ou en voiture, il est en tout cas très agréable de longer les forêts et les vignobles sur la route qui mène au phare des baleines. Là encore, le parking déborde presque. En avant-poste du phare lui-même, quelques restaurants et boutiques accueillent le touriste qui espérait s’évader mais qui est tout de même rassuré de trouver un peu de civilisation, aussi mercantile soit-elle.
Le phare lui-même s’aperçoit bien entendu de loin et il est possible de monter au sommet de ses soixante mètres au prix de 3,20 euros, pour peu qu’on soit prêt à affronter ses terribles 257 marches. La vue est évidemment à couper le souffle, mais déjà sur la terre ferme, quand on s’approche du bord de mer, la plage a tout du paradis.
A côté du phare, la vieille tour est l’ancien phare qui a donc été remplacé, mais conservé. A son pied, l’ancienne école des gardiens de phare a été transformé en musée. L’un comme l’autre se visitent, en échange de quelques espèces sonnantes et trébuchantes. Je n’y suis par contre pas entré et ce sera donc à vous de me dire si la visite en vaut la peine.
Je profite un peu du parc qui entoure le phare avant de reprendre la route. Le soleil décline déjà à l’horizon et ma journée sur l’île de Ré se termine. Je vous épargne le pénible récit des embouteillages sur la route menant au pont pour le retour vers la Rochelle, c’est finalement anecdotique.
L’affluence ne m’a en effet pas empêché d’être séduit par l’île de Ré, que je suis loin d’avoir visité de fond en comble en une seule journée. Mon conseil ? Pour en profiter pleinement, essayez de vous y rendre en dehors des vacances scolaires, en septembre par exemple. C’est encore le meilleure moyen de découvrir l’endroit et de goûter à son calme légendaire. Si vous n’avez pas le choix, une belle journée d’été sera toujours l’occasion de passer un bon moment sur place, à condition de ne pas être allergique à la foule…
C’est un endroit qui est sur ma bucket list depuis longtemps, et tu renforces mon envie… ces paysages bucoliques, ces ânes poilus, la mer, les sables, j’adore ! très jolies photos !
Je confirme, c’est un de ces coins de France à faire sans hésiter. En choisissant bien la saison, bien sûr 🙂