Coincé à l’auberge de jeunesse de Killarney

Killarney, ce n’est ni Galway ni Dublin. Killarney, c’est une ville où on s’arrête un soir en passant, en visitant le Ring of Kerry par exemple. Ce qui fait que le samedi soir, les pubs sont aussi pleins que le reste de la semaine : ils ne le sont pas. En majorité, ce sont des habitués.

J’ai donc d’abord commencé par le O’Connor, pub qui, d’après mon guide, faisait se produire des musiciens le samedi soir et dont le patron se livrait à un one-man show tous les soirs. Sans m’en apercevoir, j’ai dû changer de dimension, puisque la musique n’était qu’un CD et que le patron était absent. Cette ville me déteste. Enfin, ça ne m’a pas empêché de profiter de l’ambiance Irish pub typique, avec une Guinness. Décidé à trouver quelque chose de plus animé, je suis tombé sur le O’Mearas, réputé d’après mon guide pour sa musique, voire sa danse traditionnelle. Devant une autre Guinness, c’est à un groupe de blues, style Blues Brothers ascendant Clapton, que j’ai fait face. C’est là aussi que j’ai finit la soirée.

Finalement rentré vers minuit, j’étais seul dans mon dortoir, à l’auberge de jeunesse. Willis était encore dehors, il n’est rentré que bien après. Ce Will me semble d’ailleurs de plus en plus louche à faveur que le temps s’écoule, sans que je puisse dire pourquoi. Bref. Ce matin, réveil sous une pluie torrentielle (encore !). Pluie qui a d’ailleurs duré toute la journée, m’empêchant d’aller faire un tour dans le parc national, comme je l’avais planifié. Résultat, je me suis retrouvé coincé à l’AJ. Chaque fois que j’essayais de sortir, il pleuvait un peu plus fort. J’ai donc mis une de mes sorties à profit pour aller dans une librairie, acheter un magazine.

Sur le coup de midi, je suis passé par quatre restaurants avant d’en trouvé un ouvert et acceptable. Autant dire que j’étais trempé jusqu’aux os (note au voyageur : l’achat d’un k-way n’est jamais inutile, même si vous en êtes convaincu avant d’arriver à Killarney). Repas pris au O’Sullivan, plats juste corrects avec un cadre infâme, très froid (je commence à m’habituer), mais prix raisonnable.

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J’ai finalement passé l’après-midi dans la cuisine de l’auberge de jeunesse, lisant mon magazine et guettant une quelconque éclaircie à la fenêtre. Je n’étais d’ailleurs pas le seul : deux anglaises, trois allemands, une canadienne et un écossais ont fait de même. Et c’est maintenant, alors que le soir entre dans la ville, que le temps devient plus clément… Repas du soir pris au Caragh Restaurant, où je suis arrivé dégoulinant, comme sortant d’une piscine. ça a bien fait rire les serveuses. Dans ces cas-là, un tour aux toilettes permet de se sécher en toute discrétion, histoire de se rendre à nouveau présentable.

Plus de place dans le restaurant, j’accepte donc de m’installer avec un retraité, lui aussi dînant seul. Il est temps de faire une petite parenthèse à propos du langage. Il est évident que, lorsque je ne parle pas (où que je ne me balade pas avec mon sac de voyage), je passe pour un Irlandais. Même dans certains cas, après quelques mots échangés, j’ai l’impression que les gens pensent plutôt que j’ai trop forcé sur la Guinness que de me croire étranger. ça a ses avantages comme ses inconvénients.

Dans ce cas précis, le vieux monsieur en face de moi me sort une tirade dont je ne comprends pas un mot (les Dublinois, un accent ? Venez à Killarney !). Je lui explique que je suis Français, il s’en fiche et me sort quelque chose à propos de Paris. Je hoche la tête, l’air idiot. ça le découragera jusqu’à la fin du repas. Je me rends compte que même les serveuses ont du mal à le comprendre… Une fois son assiette finie, il se remet à me parler, et à force d’efforts, je le comprends. Discussion engagée, il habite Killarney depuis toujours, a voyagé en Hollande, en Espagne, et aimerait passer ses vacances à St Tropez (discussion qui peut sembler bizarre ainsi résumée, mais je pense qu’il n’en était pas à sa première bière). Le restaurant quant à lui n’aura pas dépassé la barre du « correct », avec ses plats à l’esthétique surgelée.

Je rentre ensuite à l’auberge, toujours sous la pluie. Sur la route, j’ai vu quelques bars proposant de la musique ce soir, j’irai bien y faire un tour. En espérant que je ne sois pas poursuivi par la malédiction de Killarney ! (musique dramatique)

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One Reply to “Coincé à l’auberge de jeunesse de Killarney”

  1. […] sommes plus tard retrouvé à faire la tournée des bars ensemble et à échanger sur nos vies. A Killarney, dans un minuscule resto local où ça manquait de tables, c’est face à un vieil Irlandais soupe […]

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